Mortalités exceptionnelles de l’hiver 2017-2018
De nombreux cas de mortalités d’abeilles ont été signalés un peu partout en France.
L’Ouest n’est pas épargné et quelques reportages ont été faits sans que les causes puissent être établies avec certitude. A chaque fois on retrouve des colonies bourrées de miel et avec une population minuscule qui est morte en tentant de sauver sa reine.
L’UAO a elle aussi fait un recensement des cas et ceux-ci sont publiés sur la carte. Cette carte a été complétée par nos amis du CIVAM des Boucles de la Seine et du Calvados. l’Eure ne l’a pas encore fait.
Parmi les causes évoquées de ces mortalités :
Le varroa : difficile à croire que cela explique tout dans la mesure où des zones entières n’ont pas les mêmes mortalités, les conditions météos ont été les mêmes pour toutes les ruches, les traitements antivarroas ont été faits aux mêmes dates et avec les mêmes produits un peu partout sur les territoires concernés.
Les traitements contre les altises des colzas : Ce parasite des colzas qui bouffe les tiges et détruit les plantes a été traité avec des produits de type pyréthrinoïdes à l’automne (ces molécules sont détruites en partie par la lumière). Le recensement des altises montre une plus grande infestation des cultures dans les zones de bocages alors que c’est dans ces zones que les mortalités des abeilles est le moindre. De plus il semble logique que l’impact des traitements sur nos abeilles ait été plus faible car le colza n’a pas de fleurs à cette saison.
Les couverts végétaux pièges à nitrates : Principalement Moutardes et Navettes sont utilisés, ces plantes servent à absorber les nitrates des sols pour éviter que ceux-ci aillent dans la nappe phréatique. Ce faisant, ils pompent aussi d’autres éléments en solution dans le sol. On suppose que parmi ceux-ci les néonicotinoïdes utilisés dans des précédents culturaux peuvent se retrouver ainsi dans le nectar et les pollens des fleurs couverts végétaux. On sait qu’a des doses infinitésimales les abeilles finissent par perdre le sens de l’orientation. L’automne 2017 ayant été particulièrement doux, les abeilles ont amassé énormément et se sont fatiguées et en plus ont fini par être intoxiquées. Pour rappel, dans les zones de faible mortalité, les abeilles ont aussi amassé beaucoup mais sans en mourir. L’élément différentiant est la présence ou non de pesticides dans les sols.
La carte montre bien que les zones de grandes cultures sont plus mortifères pour les abeilles.
Y a-t-il eu faute ? à priori non, les couverts végétaux sont une obligation. Cependant, en général en novembre un passage de gel empêche de grandes floraisons.
Ont-ils été traités avec des pesticides ? Ce serait étonnant car cette culture coute déjà assez cher sans qu’on y ajoute une charge et qu’on ne récolte rien. (Texte à compléter en fonction des infos à venir)
Comment avoir le fin mot de l’histoire ?
Cette situation exceptionnelle nous a fait interroger les spécialistes.
J’ai demandé à un vétérinaire apicole réputé travaillant dans un cabinet privé de me répondre. Sa réponse est digne des plus belles réponses en langue de bois dont ont le secret les politiciens. Il a certainement de bonnes raisons de ne pas se mouiller, mais cela ne fait pas nos affaires.
J’ai interrogé la section apicole du GDS multi-espèces de l’Orne, je vous communiquerai leur réponse dès qu’elle arrivera.
L’Ariège un cas d’école ?
En 2016 les abeilles de montagnes étaient victimes de mortalités massives. Un grand mouvement de solidarité nationale s’est mis en place grâce aux apiculteurs pour reconstituer des ruchers entièrement décimés, des analyses sur divers supports (miel, abeilles, jus de fumiers etc etc ) ont été réalisés et au final aucune réponse probante n’en est ressortie.
Va-t-on revivre cela ici ? ce serait dommage de s’entendre dire que c’est la faute à « Pas de chance »
Légende de la carte
Mortalité supérieure à 30% | |
Mortalité entre 15% et 30% | |
Mortalité jusqu’à 15% | |
Aucune mortalité |