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Mortalités : les réponses

Mortalités exceptionnelles de l’hiver 2017-2018

Mis a jour le 6/2/19

J’ai attendu la réponse de la section apicole de GDSCO pour compléter cette page, mais elle n’apporte rien au débat en niant qu’il y ait eu des mortalités exceptionnelles durant l’hiver 2017/2018 dans notre département
Ma question…..leur réponse.
Lors de l’assemblée du GDSCO le 2 février, Monsieur le Dr vétérinaire Hervé Fouquet chef des services vétérinaire de l’Orne m’a fait remarquer que notre enquête n’avait pas de valeur scientifique. J’en ai convenu de bonne grâce, il n’en reste pas moins vrai que les chiffres qui en ont résulté sont en adéquation avec les résultats de l’enquête nationale effectuée par la « Plateforme ESA » épidémie-surveillance animale.

Notre carte est ici
http://unionapicole61.free.fr/uao/actions-uao/mortalites2017-2018/carte-regionale.html
La carte nationale est dans ce document pdf
https://www.plateforme-esa.fr/sites/default/files/ENMHA%202017-2018%20Premiers%20résultats_2018_10_24.pdf

L’UAO a été un des premiers syndicats à faire remonter ces informations au niveau national (SNA). D’autres syndicats départementaux et GDS ont fait de même, la presse à été informée. Il suffit de taper “mortalités hivernales 2017 2018” dans un moteur de recherche pour que tous les articles de presse apparaissent, il n’y a même pas besoin de préciser “abeilles”. Les élus ont été informés, on en a parlé à l’assemblée nationale et il a été décidé une aide en direction des apiculteurs professionnels pour reconstituer leurs cheptels.

Quelles sont les causes possibles qui expliquent ces mortalités ?
Sans pouvoir y répondre de manière scientifique, l’enquête faite par l’UAO fait ressortir plusieurs aspects intéressants.

La quasi-totalité des ruches mortes étaient bourrées de provisions et dépeuplées

Les reines ont eu du couvain pendant une très longue période à l’automne 2017. Cela s’explique probablement par l’étonnante douceur de la météo qui a permis aux plantes de donner des fleurs bien plus longtemps que d’habitude. Les premières gelées ont eu lieu fin décembre.

Si les reines pondent, le varroa peut se multiplier facilement et plus longtemps.

Les couverts végétaux, pièges à nitrates, ont fleuri en masse et n’ont pas été détruit par le gel.

Les mortalités sont inégalement réparties sur le territoire. L’est de l’Orne est bien plus impacté que l’Ouest. En gros à l’est d’une ligne Vimoutiers-Alençon les mortalités ont été bien plus sévères que du côté Ouest.

Il n’y a pas de différence de compétence entre les apiculteurs situés à l’Ouest ou à l’Est.

Les traitements anti-varroa ont été fait ou pas. Ceux qui les ont effectués ont utilisé différentes manières de les faire. Majoritairement Lanières Apivar ou acides (formique et ou oxalique).

Les gros ruchers ne sont pas moins impactés que les petits.

Les apiculteurs qui n’ont pas traité le varroa ont eu des pertes énormes proche ou égale de 100%

Les pertes ont été moindre chez les apiculteurs qui ont utilisé Apivar.

Hypothèse :
La longue douceur automnale 2017 a prolongé la ponte et donc l’augmentation des varroas, le grand nombre de fleurs des couverts végétaux a fatigué les abeilles qui ont récolté en masse à une époque ou le renouvellement est moindre

Cette enquête pose aussi quelques questions :
Pourquoi les mortalités sont fortes dans certaines zones et pratiquement inexistantes dans d’autres ?

Peut-on imaginer que les couverts végétaux ont repompé des pesticides présents dans le sol pour les mettre à disposition des abeilles via les nectars. Il semble que les mortalités soient plus fortes dans les zones de grandes cultures, zones où les couverts végétaux sont très présents. Les zones de bocages sont moins impactées.

Y a-t-il un lien avec le PH du sol ?

Les mortalités dans l’Orne sont plus fortes dans les zones où le PH est alcalin (zones calcaires) que dans les zones de terrain acide. Le PH du sol a-t-il un impact sur la destruction ou la conservation des produits phytosanitaires utilisés dans les précédents culturaux ?

En Bretagne, zone de terrain acide, les mortalités ont-elles aussi été fortes.

Y a-t-il un lien entre les épandages de fumiers des bâtiments agricoles désinsectisés avec des insecticides qui peuvent être des néonicotinoïdes avant l’interdiction d’épandage d’hiver et les mortalités subies par nos voisins ?

Nous nous retrouvons avec plus de questions que de réponses. Il en ressort qu’il faut mettre toutes les chances de son coté en pratiquant des traitements anti-varroas efficaces. Mais cela ne nous met pas pour autant à l’abri de mortalités exceptionnelles.

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